Festival du Jeu Video… chronique d’une mort annoncée

Créé en 2006, le Festival du Jeu Vidéo était devenu un rendez-vous important au niveau européen, avec respectivement plus de 50 000 et 60 000 visiteurs en 2008 et 2009. Mais cette édition 2010 s’est révélée des plus modestes, de l’aveu même des organisateurs qui ont communiqué sur ce point tout au long de l’année. Une déclaration peut-être pas assez orientée vers les visiteurs et qui n’a pas empêché les nombreux messages de déception des visiteurs de fleurir sur les forums et les réseaux sociaux.

Bénéficiant d’un accord en 2009 avec le SELL (Syndicat des Éditeurs de Logiciels et de Loisirs), le FJV s’était effectivement montré plus à même de donner aux amateurs de jeu vidéo le show qu’ils attendaient, sur le modèle de l’E3. L’arrivée en mars 2009 de Georges Fornay, ancien PDG de la branche française de Sony Computer Entertainment, à la tête du SELL a vraisemblablement donné un coup d’accélérateur à la politique mise en place depuis 3 ans visant à améliorer la communication auprès des pouvoirs publics et donner une image saine et valorisante du jeu vidéo qui est aujourd’hui le divertissement numéro un des Français. Avec l’arrivée cette année du Paris Games Week, organisé par le SELL et donc concurrent direct, le FJV a vu nombre d’éditeurs tourner les talons. Une réaction logique sachant que le potentiel de visibilité et les moyens seront plus importants au PGW.

Délaissé par les gros éditeurs davantage liés au SELL, Le FJV a tablé sur les développeurs et les studios indépendants qui ont pu prendre la parole dans diverses conférences. D’autres évènements avaient lieu durant ces trois jours :
– la cérémonie de remise des Milthon, les prix Européens du jeu vidéo en ouverture du Festival. 8 statuettes ont été remises par le jury, son président Martyn Brown (fondateur du studio anglais Team17 et créateur de Worms), ainsi que les partenaires : ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, le ministère de la Culture et de la Communication et le Conseil régional d’Ile de France.
– le concours cosplay organisé par l’association Tengumi
– Les World Cyber Games avec la sélection de la délégation française qui rejoindra Los Angeles pour disputer la 11ème édition.

Outre les 3 partenaires principaux que sont fnac.com, la région ile de france et samsung,

le FJV permettait au Musée du Jeu Vidéo de retrouver un toit le temps d’un week-end, permettant ainsi de découvrir une partie de la collection mais surtout de jouer sur 6 postes de jeux allant de Pong en passant par la Vidéopac, la Colecovision, la Master System… jusqu’à la Dreamcast. Séquence nostalgie incontournable pour les geeks de tous poils.

L’entrée au Festival du Jeu Vidéo permettait également de découvrir le Monde du Jeu, salon présentant jouets, jeux de société, jeux de cartes, jeux de rôle et figurines. De quoi combler bien des joueurs pour un salon qui fêtait sa 14ème édition. Prisé des amateurs, le salon a su redonner du baume au coeur des visiteurs du FJV. Cette situation complètement renversé a d’ailleurs occasionné des embouteillages dans les allées et des boutiques dévalisées dès le samedi… j’avoue avoir mangé des yeux un stand consacré aux dés. De toutes les tailles, de tous les univers, le choix était tout simplement impossible.

Le monde du jeu était également l’occasion de retrouver les membres de l’association Atomic Bamboos présents sur le stand Le Grimoire pour promouvoir MangaBoyz. J’ai donc troqué ma casquette de reporter indépendant pour celle de photographe officiel de l’asso. Du bonheur en barre de pouvoir être disponible et utile à l’asso… ma dernière participation remontant au Games Day ^^
Ce fût l’occasion de faire quelques photos corporate et d’enchainer avec quelques photos en extérieur des bamboos sur motivées. Du bonheur je vous dis !!!

Le bilan de ces deux salons est en totale opposition, malgré leur complémentarité. Le Monde du Jeu continue à grossir, le jeu de plateau, de cartes et plus largement de société connaissant à nouveau une belle progression. Cette 14ème édition a confirmé les espoirs et les attentes formulés l’année passée. J’espère découvrir une 15ème édition encore plus grande permettant une plus grande zone de démonstration. La mise en place du Business Lounge fût une bonne nouvelle, permettant à tous les professionnels du marché de se retrouver.

Le bilan du Festival du Jeu Vidéo est évidemment plus sombre et l’on peut être inquiet sur son avenir, du moins dans la formule que nous connaissions les années passées. Devant le manque du média jeu vidéo, les visiteurs ont rapidement fait leur choix, leur désir de jeu s’envolant maintenant vers les lumières du Paris Games Week. Il sera donc très difficile de les faire revenir. Deux voies s’ouvre au FJV : fusionner avec le Monde du Jeu ou se concentrer justement sur les petites structures et le développement, prenant ainsi une vraie place. Car il ne faut pas se leurrer, la France n’a pas le public pour deux salons similaires et le combat est d’ores et déjà perdu pour le FJV, au moins pour cette année et sans doute pour l’année prochaine. Avec des salons qui se ressemblent tous dans le monde entier, un lieu qui donnerait à voir les coulisses de le création, d’un point de vue didactique et sans prétention pourrait vraiment trouver une voie à emprunter. Réponse l’année prochaine.

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